Autodidacte, en marge du réseau institutionnel, mon travail s’est construit autour de mes expériences personnelles et de la rencontre du travail des Nouveaux Réalistes et de Jacques-Yves Bruel.
Tout d’abord la Paléontologie : je constitue un cabinet de curiosités dès 1974.
Ensuite, le Corps et particulièrement l’Orthopédie : en 1986, j’empoche mon Brevet de Technicien Supérieur d’orthoprothésiste (fabrication de bras, de jambes et autres corsets).
L’Égypte où je réside une année en 1988.
L’Enfer avec mon accident de soucoupe volante au Carnaval de Lunel et mon séjour aux grands brûlés qui a suivi. L’Enfer, je l’ai aussi tutoyé avec les derniers poilus de la première guerre mondiale lorsque j’étais aidesoignant à l’Institut National des Invalides durant mon service national.
La Mer avec la pratique de l’apnée et de la chasse sous-marine : par un rapide calcul, j’ai comptabilisé que j’avais vécu 2 années et demi entièrement sous l’eau.
L’alchimie que forment la paléontologie, la chasse sous-marine et mes études d’orthopédie m’a amené à me questionner sur les rapports de l’homme avec la « nature » et surtout ses natures.
Mes activités sont indissociables de ma démarche. Mon travail s’articule ainsi autour de plusieurs thèmes majeurs : l’Enfer, l’Arche, la Chasse, le Bibigloo… Le médium privilégié pour synthétiser ces points de vue est le plastique.
Pourquoi le plastique ? Parce que si la bipédie, la fabrication d’outils, le rire et la conscience de soi ne sont plus aujourd’hui le propre de l’homme, celui-ci est à chercher ailleurs.
Le propre de l’homme est sans doute sa phénoménale capacité à s’autodétruire, à concevoir des artifices et des déchets inutiles et improbables. Le plastique est partout, les multiples sont la norme dans la vie courante comme dans l’art contemporain.
Dans les objets du quotidien, j’ai recherché les formes cachées – tant animales qu’anthropomorphes – que les designers anonymes avaient derrière la tête ; c’est particulièrement la Lumière qui m’a servi de révélateur. Pour donner au plastique la place qu’il mérite – à savoir le 5ème élément – je me suis singulièrement acharné sur le BIDON en polyéthylène et le CÔNE de Lübeck, deux icônes distribuées universellement.
Depuis 1991, en utilisant des accessoires familiers conçus dans une matière éminemment contemporaine, mes oeuvres sondent notre rapport à notre environnement et notre capacité à affronter nos contradictions concernant nos déchets. Ma démarche questionne aussi notre perception de l’espace public. Mes installations pérennes ou éphémères mettent le plus souvent en scène un bestiaire magique qui dévoile la convergence entre les objets plastique et les formes animales.
Des lieux alternatifs où mon travail était présenté il y a quelques années, mes installations voyagent aujourd’hui autour du globe.
Néanmoins, mon approche du monde reste ludique mais, surtout, ironique.